Chères adhérentes, chers adhérents,
Suite à diverses interrogations soulevées à propos de la CFE. Caisse des Français de l’étranger.
La CFE relève du code de la sécurité sociale. C’est une caisse de sécurité sociale ouverte à tous, sans examen de santé quel que soit l’âge ou le pays de résidence. Elle permet également de se constituer une retraite française. C’est une caisse solidaire par le biais de la catégorie aidée (minoration de la cotisation à 210€ après décision du conseil consulaire). La réforme de 2019 a changé le mode de cotisation (non plus suivant les revenus mais principalement en fonction de l’âge et de la composition de la famille), elle a aussi supprimé la rétro activité qui pouvait aller jusqu’à 2 ans de cotisation comme “droit d’entrée” à la CFE. Puis en 2020 ce fut la réforme des garanties avec la division du monde en 5 zones. Ainsi qu’une délégation de service à 2 assisteurs pour la gestion du tiers-payant hospitalier, l’assistance et le rapatriement (coût de la prestation 2,5 millions/an). Les remboursements se font soit au forfait soit en pourcentage des frais réels. La CFE vit des recettes de cotisations et des produits des placements financiers. Il faut être conscient qu’il s’agit d’une entreprise « normale », une PME de 220 à 230 salariés, avec des coûts de fonctionnement : masse salariale et investissements (essentiellement informatiques). En ce qui concerne les réserves de la CFE, elles se composent de réserves “prudentielles” en cas de sinistre extraordinaire, de réserves pour des engagements en pension d’invalidité et enfin de réserves placées sous contrôle du Bureau de la CFE, accompagné par la Direction et d’un organisme spécialisé ainsi que par 2 banques partenaires. Les placements actuels (précisés dans le rapport annuel de la CFE) sont antérieurs à l’élection du nouveau Bureau de la CFE, n’ont pas été faits au hasard et ont répondu aux exigences de l’arrêté de juin 2019 contrôlant ces placements. La CFE est une PME devant faire face aux charges de fonctionnement (salaires, investissement etc), de marketing et de développement informatique (au total,18 à 20% du budget). Pour être précis dans le résultat déficitaire de 42 millions : 17 millions sont dus à la perte de valeur des placements financiers (conséquence de la situation des marchés financiers en temps de crise), le reste correspond à un déséquilibre entre recettes (adhésions) et dépenses (remboursements des soins et frais de fonctionnement). Les réserves de la CFE ne tiendront que 3 à 4 ans à ce rythme-là. De plus, depuis 2015, les contrats “groupe” (grandes entreprises) ont nettement baissé, ce qui entraîne une perte du nombre d’adhérents salariés qui aidaient à l’équilibre de la caisse. Retrouver ces adhérents nécessite un démarchage commercial de la part de la CFE mais aussi une aide incitatrice de la part du Ministère des Affaires Etrangères (exemple : obligation d’adhésion des salariés des organismes français type AEFE, MLF, Instituts culturels, Volontaires internationaux).
L’équation actuelle peut ainsi se résumer : augmentation du nombre de soins, augmentation des coûts des soins et baisse des revenus financiers. Nos administrateurs FDM/CFE réclament l’aide des parlementaires tout au long des années et pas seulement en période électorale car l’avenir de la caisse est en jeu. La CFE a besoin de l’aide de l’Etat et pas seulement pour co-financer (à peine 1/4) la catégorie aidée mais pour préserver cet outil indispensable aux Francais de l’étranger.
Un groupe de travail va réfléchir à l’avenir de la CFE et aux propositions concrètes que pourraient faire nos élus au ministère. N.B. En marge, la problématique de la “Dépendance” chez les FdE, est un dossier porté par le député BEN CHEÏKH au sein d’un groupe de travail à l’Assemblée Nationale.
Amitiés associatives,
L’équipe Français du monde – ADFE nationale
22 Juillet 2023