Le mot de votre conseillère consulaire -13 Avril 2021

Madame, Monsieur, bonjour                    

     

Après plusieurs réformes au fil des décennies, les Français hors de France ont une représentation complète : plus de 400 élus locaux, 11 députés et 12 sénateurs, ils sont désormais une vraie force politique qui porte la voix de plus de 2 millions de Français !

  Merci donc au Président de la République, qui s’invite dans la campagne pour des élections locales en écrivant à tous les Français hors de France inscrits au registre, de nous offrir l’occasion de quelques mises au point.

 

     Pour rappel, notre circonscription Tunisie-Libye verra le renouvellement des 5 conseillers plus un délégué consulaire pour 5 ans. Contrairement à l’apolitisme affiché de certains candidats à cette élection, celle-ci est politique. Les conseillers et le délégué sont les grands électeurs qui éliront les sénateurs représentant les Français hors de France en septembre. Et le vote est obligatoire. Ainsi du choix local découle un choix national.
 

    La pandémie débutée l’an dernier a eu des conséquences sur nos compatriotes : bloqués en France ou en Tunisie, ou parfois dans un pays tiers, durant plusieurs semaines et parfois mois, familles séparées, baisses de revenus, difficultés administratives, sans compter de nombreux décès. Et ces dernières semaine, seule une bataille juridique menée par l’opposition au gouvernement aura permis aux Français de se rendre en France sans devoir justifier d’un « motif impérieux ».

 

SOLIDARITE
    Une initiative de Sénateurs représentant les Français hors de France de l’opposition, de droite comme de gauche, a permis de débloquer des fonds qui devaient permettre de soutenir les plus fragiles. Il s’avère que les fonds n’ont pas été distribués dans leur totalité du fait de démarches lourdes pour des aides à l’évidence sous-dimensionnées. En outre, l’information sur ces aides, tout comme leur prolongement bienvenu, a souvent échappé à ceux qui en aurait eu besoin.

    En 2017-2018, EM avait promis de doubler le nombre d’élèves d’ici la fin de son mandat et de renforcer la diplomatie culturelle.

En Tunisie en 2017, il y avait 10 établissements scolaires en gestion directe, 1 établissement public tunisien et 3 établissements partenaires. Grâce à la diminution opportune du nombre de critères à respecter permettant l’homologation, en Tunisie ce ne sont pas moins de 11 nouveaux établissements scolaires privés qui ont été homologué par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger. Sans compter tous ceux qui entrent dans un programme de pré homologation. On peut, dans l’absolu, se réjouir de cette nouvelle offre.

Mais des questions se posent : ces établissements, dont certains connaissent des difficultés financières, iront-ils au bout de leur projet ? Comment assurer le recrutement d’enseignants qualifiés quand on connait la difficulté à trouver des remplaçants dans les établissements existants ? Les familles sont-elles assurées de la qualité de l’enseignement sur lequel elles n’ont aucun recul ? Si ce « marché » est si intéressant (les établissements privés font appel à des investisseurs qui ne sont pas des associations à but non lucratif), pourquoi n’avoir pas prévu des extensions des établissements existants ? Quelle représentation des parents d’élèves dans ces établissements privés ? Quelle représentation syndicale ?
Et pour les établissements en gestion directe, quand et comment enrayer la hausse des frais de scolarité en Tunisie ? (12 % en 2021).

    La diminution régulière depuis plusieurs années des personnels dans les postes alors que le nombre d’inscrits ne cesse de croitre explique en partie les difficultés récurrentes de nos compatriotes à joindre le Consulat. La pandémie a de plus atteint les personnels. S’il est vrai que le site internet est bien renseigné, l’information pertinente est parfois difficile à trouver. La médiation des élus locaux est de plus en plus sollicitée, sur tous les sujets. Cette question devrait trouver une réponse dans le déploiement annoncé de “France Consulaire”, nouvelle plateforme centralisée joignable 7/7 24/24 pour répondre à toutes les questions. Et une fois de plus, compte tenu de notre expérience d’utilisateurs de réponses en ligne, on s’interroge sur la capacité d’opérateurs basés à l’autre bout du monde à répondre à toutes les spécificités des situations rencontrées par nos compatriotes alors que les Consulats, implantés sur place, ont déjà bien du mal à s’y retrouver.

 

VACCINATION
Malgré certaines promesses, il n’y aura pas de vaccination organisée dans les consulats. En Tunisie nos compatriotes résidents seront vaccinés comme toutes les autres personnes présentes sur le territoire. Il reste éventuellement la possibilité d’aller se faire vacciner en France pour ceux qui le peuvent.

 

 

PENSIONS DE RETRAITE ET CERTIFICATS DE VIE
    180 pays dans le monde accueillent des retraités d’un régime français, plusieurs centaines en Tunisie. Afin de toucher leur retraite, ils doivent fournir à leur caisse de retraite française un document qui prouve qu’ils sont toujours en vie – le « certificat de vie » ou « certificat d’existence » – une fois par an, via Info Retraites. C’est l’aboutissement de la mutualisation longtemps réclamée par les élus et particulièrement ceux de la commission des affaires sociales de l’Assemblée des Français de l’Etranger à laquelle j’appartiens.
La majorité des retraités concernés les envoient par voie postale. La dématérialisation de leur transmission est une avancée majeure pour ceux qui sont équipés et habitués à l’administration électronique, elle est discriminante pour les autres, encore nombreux, pas équipés ou mal connectés.
Depuis un an, des problèmes techniques dans la gestion de ces certificats de vie envoyés par la poste, combinés aux effets de la pandémie, ont mené à la suspension de nombreuses retraites à cause des problèmes d’acheminement du courrier et des retards accumulés par les caisses, mettant en grande difficulté financière des milliers de compatriotes. Les conseillers des Français de l’étranger ont lancé l’alerte dès 2020 sur les suspensions de retraite.
Le délai d’un mois après la date limite est habituellement prolongé de 2 mois par les caisses de retraite.
Actuellement, le délai peut être difficile à tenir, car il implique un déplacement auprès de l’autorité locale compétente puisque la possibilité de le faire valider au consulat a été supprimée, en avril 2019 puis un renvoi du document par la poste. A noter que cette possibilité d’envoi par la poste devrait être supprimée à terme.

 

Nous demandons : • le maintien automatique de 2 mois de délai pour toutes les caisses • les usagers n’ayant aucune voie de recours, aucun numéro de téléphone, ni aucun point de contact au GIP Retraites, la mise en place d’un conciliateur et d’un numéro d’appel gratuit depuis l’étranger • le rétablissement de la compétence de tous les consulats pour signer les certificats de vie. • que les conseillers des Français de l’Etranger soient habilités, comme les élus à l’Assemblée des Français de l’Etranger le sont, à transmettre par courriel les certificats une fois signés.

 

 

Et n’oubliez pas !
Vous avez jusqu’au 23 avril pour vous inscrire sur les listes électorales ou vérifier votre inscription https://tunis.consulfrance.org/Verifiez-votre-inscription-sur-la-liste-electorale-consulaire-avant-le-23-avril 
Vous pouvez consulter la liste des candidatures sur le site du Consulat général de France. https://tunis.consulfrance.org/Elections-des-conseillers-des-Francais-de-l-Etranger-Etat-des-candidatures-et